Par Jean Cittone
Publié le 01/12/2023
Plusieurs parlementaires s’interrogent sur l’utilité des aménagements ferroviaires prévus dans le cadre du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest et demandent un moratoire afin d’établir avec certitude leur utilité pour les usagers.
C’est un nouveau coup d’estoc dans le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), un vaste chantier visant à créer deux nouvelles lignes à grande vitesse, entre Toulouse et Bordeaux puis entre Bordeaux et l’Espagne. Chiffré à 14,3 milliards d’euros, ce projet subit la fronde de nombreux élus locaux, qui critiquent son coût, son impact sur l’environnement et suggèrent de plutôt focaliser les efforts sur les trains du quotidien. Alors que des aménagements ferroviaires doivent être menés fin 2023 au sud de Bordeaux (AFSB) afin de créer une troisième voie pour relier la ville à Toulouse, des élus de tous les bords politiques «émettent de sérieux doutes quant à l’utilité réelle des AFSB», au regard des éléments transmis par SNCF Réseau.
C’est un nouveau coup d’estoc dans le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), un vaste chantier visant à créer deux nouvelles lignes à grande vitesse, entre Toulouse et Bordeaux puis entre Bordeaux et l’Espagne. Chiffré à 14,3 milliards d’euros, ce projet subit la fronde de nombreux élus locaux, qui critiquent son coût, son impact sur l’environnement et suggèrent de plutôt focaliser les efforts sur les trains du quotidien. Alors que des aménagements ferroviaires doivent être menés fin 2023 au sud de Bordeaux (AFSB) afin de créer une troisième voie pour relier la ville à Toulouse, des élus de tous les bords politiques «émettent de sérieux doutes quant à l’utilité réelle des AFSB», au regard des éléments transmis par SNCF Réseau.
Des estimations jugées «invraisemblables»
Pour eux, la création d’une troisième voie ne serait justifiée «que par une desserte au quart d’heure des gares entre Bordeaux et Beautiran». Les élus critiquent également la position de SNCF Réseau, «juge et partie dans ce projet», et regrettent «qu’une expertise indépendante n’ait pas été réalisée pour valider définitivement la pertinence des AFSB». Face à «ces incertitudes», les dix élus demandent donc «un moratoire sur les décisions relatives à ce projet», afin d’«obtenir les informations complémentaires indispensables pour une prise de décision éclairée et responsable», comme un graphique de circulation attestant de la saturation des lignes actuelles. Selon eux, les estimations de fréquentations seraient «invraisemblables», avec par exemple une multiplication par six des montées/descentes à Bègles d’ici 2030.
Les AFSB et leur pendant au nord de Toulouse (AFNT) sont estimés à plus d’un milliard d’euros et devraient être «le prélude de la ligne nouvelle Toulouse-Bordeaux-Dax», selon la présidente de l’Occitanie et de la Société du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (SGPSO), Carole Delga. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, fait cependant partie des opposants historiques au GPSO, déplorant un «grand projet pharaonique qui ne fait que traverser nos territoires sans s’arrêter». L’édile critique l’impact écologique de cette future LGV, qui prévoit d’artificialiser des milliers d’hectares de terres agricoles et d’espaces naturels, et préconise, aux côtés des maires de Bayonne et d’Irun, de plutôt investir dans la modernisation des lignes locales existantes.