Publié le 16 décembre 2021 par Numerama.
Julien Lausson
La patronne de France Télévisions plaide pour un bouton dédié au service public sur les télécommandes.
Plutôt que de retirer les boutons « Netflix » et « Amazon » des télécommandes, la réponse pourrait être d’en ajouter un autre, mais dédié au service public. C’est ce que propose la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, au détour d’une interview accordée en décembre aux Échos. Et de conseiller si besoin de passer par la réglementation pour imposer cette touche.
La patronne des chaînes France 2, France 3, France 4, France 5, France Info et La Première réagit ainsi à un débat qui est en train de prendre place en France sur l’organisation des télécommandes pour les téléviseurs connectés. Le débat a pris de l’ampleur cet automne avec la mise en place d’une mission flash à l’Assemblée nationale sur ce thème.
Confiée aux députées Sophie Mette et Michèle Victory, la mission s’intéresse à « la configuration des télécommandes de téléviseurs et des pages d’accueil des box afin de préserver la concurrence entre les acteurs ». En creux, c’est la place des grandes plateformes étrangères — c’est-à-dire américaines — sur les télécommandes, qui bénéficient de faire d’une visibilité majeure.
Un bouton spécial France TV sur les télécommandes ?
C’est donc dans ce cadre que Delphine Ernotte prend la parole, au détour d’une question sur les projets de coopération de France Télévisions : « l’enjeu est similaire sur les télécommandes des télévisions connectées, qui mettent désormais en avant Netflix et consorts. Je plaide par exemple pour une touche de service public sur les télécommandes. »
Pour défendre la place des médias publics face aux géants audiovisuels, la directive SMA (Services de Médias Audiovisuels) peut à ce titre être mobilisée. En effet, elle « autorise les États à prendre des dispositions pour mettre en avant les services d’intérêt général. Des mesures fortes doivent être prises dans ce sens pour protéger les médias locaux. »
La directive SMA est également le texte qui contraint les plateformes comme Netflix, Disney+, Apple TV+ et Amazon Prime Video à participer significativement à la production de la création française, dans la télévision et au cinéma. Les montants annuels qui seront redirigés vers les séries, les films et les documentaires pourront atteindre jusqu’à 300 millions d’euros.
Les conclusions de la mission parlementaire sont attendues en janvier 2022.