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LGV Bordeaux-Toulouse : les opposants appellent les 2340 communes soumises à «l’impôt TGV» à les rejoindre

Article du Figaro.

Par Jean Cittone

Publié le 01/03/2024 à 13:28

Les parlementaires et élus locaux opposés au Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) ont écrit aux maires des 2340 communes de la région assujetties à une taxe pour financer ce chantier, afin de les inciter à les rejoindre.

Ni une, ni deux ni trois, mais 2340 lettres ont été envoyées à autant de municipalités le 29 février par le «groupe de Saint-Médard d’Eyrans», un collectif composé de députés, de sénateurs et d’élus locaux opposés au Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Ce courrier demande aux élus de ces 2340 communes de rejoindre le mouvement d’opposition contre cet important chantier à 14,3 milliards d’euros, qui prévoit de relier Toulouse et Bordeaux en ligne à grande vitesse puis Bordeaux et l’Espagne.

Selon le groupe de Saint-Médard d’Eyrans – dont font partie les députés Sophie Mette (MoDem), Loïc Prud’homme (La France Insoumise), Nicolas Thierry (Europe Écologie Les Verts), et les sénateurs Hervé Gillé (Parti socialiste), Monique de Marco (EELV), Florence Lassarade (Les Républicains), Nathalie Delattre (Parti radical) et Laurence Harribey (PS) – la taxe spéciale d’équipement (TSE) à laquelle sont soumises ces 2340 municipalités serait en réalité une «injustice» pour les habitants des communes concernées, car il s’agirait d’un «impôt TGV pour un train qu’ils n’utiliseront pas».

Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest

Débattu depuis 2005, le GPSO prévoit de faciliter les échanges au niveau local, interrégional, national et international en développant un axe à grande vitesse entre Toulouse et Bordeaux puis entre Bordeaux et l’Espagne en passant par Dax et Bayonne. Chiffré à 14,3 milliards d’euros, ce projet monumental bénéficie du soutien de l’Union européenne et des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Localement, des voix se font toutefois entendre pour critiquer son impact sur les écosystèmes, et notamment l’artificialisation de milliers d’hectares de terres agricoles et d’espaces naturels, ainsi que son coût, à l’heure où des investissements sont jugés nécessaires pour rendre plus efficaces les «trains du quotidien».

Des lignes existantes «encore sous-utilisées»

Ces 2340 communes sont situées à moins de 60 minutes de voiture d’une future gare desservie par la LGV et seront donc soumises à la TSE pendant 40 ans, réévaluée chaque année en fonction de l’inflation. Dans leur courrier, les élus expliquent comprendre «l’intérêt de développer des infrastructures de transport modernes et efficaces pour nos régions», mais affirment qu’«une grande partie des communes sujettes à la TSE ne bénéficiera pas directement des nouvelles lignes, ce qui soulève des questions d’équité». Selon eux, «les communes rurales du Sud-Ouest» se voient «imposer une charge financière supplémentaire pour financer des infrastructures de transport», lesquelles serviront principalement aux habitants des deux grandes métropoles.

Rappelant l’impact irréversible de ce chantier sur les espaces naturels et agricoles, «sans aucun avantage tangible», les élus jugent que «l’utilité même du projet pose question». Selon eux, les liaisons ferroviaires déjà existantes entre Bordeaux, Toulouse et Dax «sont encore sous-utilisées», et «aucun projet de rénovation visant à augmenter leur capacité n’a été sérieusement étudié à ce jour». Ils martèlent que «d’un autre côté, de nombreuses lignes réellement utiles à nos concitoyens et à la vie de nos territoires ne sont pas entretenues et sont progressivement abandonnées au profit du transport routier».

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